Préface de « Vague à venir »
- leseditionsdupetit
- 28 sept.
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La mer, l’océan ont longtemps été pour moi le motif de l’absence, de la séparation et de l’attente lié à la relation amoureuse. Ce que j’ai mis en œuvre dans Appels en absence paru en 2017 aux éditions du Petit Pois. Les pensées, les angoisses de celle qui attend sur le rivage tandis que l’autre « debout sur l’écume » navigue au loin. C’est par les appels téléphoniques que se poursuivaient les relations lors des traversées de l’Atlantique et des croisières diverses. La vie à terre avait toujours cet arrière-plan d’inquiétude que connaissent ceux et celles qui suivent un navigateur. Mer familière et dangereuse, chaque vague renouvelant l’espoir du retour.

La mer, maintenant, n’est plus ce lieu de l’attente mais elle est toujours là, si proche, si lointaine. Elle a repris sa fonction de paysage actif, lieu du souvenir, de l’enfance et plus largement d’admiration et de méditation. Elle fait partie de mon histoire autant que de l’Histoire, des légendes, de la littérature. Les saisons de la mer, ses raisons, ses changements de couleur, ses colères, « cet espace mouvant / de nos respirations empêchées » ne ramènent plus l’absent mais la mer n’est jamais muette. Ce qu’elle me dit dans ses mouvements de vagues incessantes c’est une injonction à croire que l’avenir reste possible. Chaque « vague à venir » est nouvelle et vivante, le flux et reflux comme les battements d’un cœur. Dans ce nouveau recueil Vague à venir, « C’est la mer pour la mer » (Supervielle) qui garde toutes ses possibilités.
Luce Guilbaud
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