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« Renouées », une lecture de Christiane Parrat

Dans sa préface, Marie Huot dit de ce beau livre : Renouées, que les deux écritures de Luce Guibaud et d'Amandine Marembert y sont cousues l'une à l'autre pour faire "ce beau coutil, tissé serré, solide et clair".

Dans l'introduction, les deux poètes évoquent leur rencontre, une rencontre où il est question de "cœur", de "cœur antérieur" et de "renouer" avec soi-même, avec la vie et l'amitié après une... nuit de l'âme. Dialogue en abyme, effet de miroir, inscrustation de l'écriture de l'une dans l'écriture de l'autre. Ainsi se répondent  Renouée et Le coeur antérieur. Complétude jusqu'au vertige, liant l'obstination d'aimer à la fragilité des mots. Une façon d'écrire l'amour, un amour lié à l'infinie douleur de l'absence : mots emportés/mal dits/dans les violences du soir/sommeil de tenailles.

Les deux textes sont traversés par les monotypes troublants de Luce Guibaud où une empreinte rageuse court sur des plages de couleurs. Camaïeux de bleus et de verts, rouges sang et parfois des zébrures  sombres comme une annonce de l'écriture.


Monotype de Luce Guilbaud extrait de "Renouées"

Duo déchirant presque en miroir mais douceur aussi des clairières de tendresse pour trouver les mots/ qui recousent/l'intérieur du coeur antérieur. tes paroles d'eau salée me soignent

Passage de l'une à l'autre : hospitalité de deux écritures d'insomnie qui s'attouchent l'une à l'autre, se fondent et se tissent.

La mise en page de Christian Bureau, aérée, sur ce beau papier lisse, ce grand format choisi par les éditions du Petit Pois donnent une belle lumière à ces textes, un espace pour méditer ces pensées, ces confidences irradiées par la beauté des crépuscules et des nuits, de la mer et des vents. Le lecteur s'y promène, enchanté, comme dans un Jardin d'Hiver. Elles écrivent pour que rien ne soit perdu pour que quelque chose soit sauvé du désastre : l'in-fini de la renouée, couleur d'aube... Leur langage devient peau, mains, doigts, présences, silences d'anges et force vivifiante de la poésie. Labyrinthe des mots qui les noue dans un cristal intemporel où retrouver le chemin parcouru.

Christiane Parrat, septembre 2014.

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