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Note de lecture de Richard Roos-Weil sur « Robinson ou le dessein d'une île »

En première page une linogravure de Lionel Balard avec la paume, le dos d’une main, on ne sait trop si c’est l’envers, l’endroit, mais le paysage d’une île est incrusté ; on lit quelques pages plus loin comme une réponse écrite par Cordesse :


« Robinson portant dans le creux de sa main le nom de son île… »



Nous aussi nous aimerions que se dessinent, se lisent dans les lignes de nos mains une vue avec des arbres, leurs feuillages, et le mouvement de l’eau, de la lumière.

Vendredi et Robinson parlent ainsi de chacun, de l’autre, et de la nature qui les entoure. Ils aiguisent leur regard essaient d’accueillir à leur façon ce qui vibre et ne peut réellement se raconter. La précision des traits des lignes, le noir et le blanc des gravures évoquent ces vieilles photos que l’on glisse dans un médaillon pour ne pas oublier.

La voix, elle, est plus suggestive, changeante, parfois inquiète, parfois plus affirmée., attentive surtout au désir.

Ce dialogue ne se veut pas l’apprentissage d’une vie sauvage, mais plutôt une leçon de choses. Se tenir ici, remercier, s’envelopper dans l’air, la lumière du lieu.

Comme le souligne un ami des éditions du Petit Pois, Vincent Calvet, dans La vie est une île.


« Le rivage bruit de questions les pierres chantent La lune dans sa traîne porte ses ruines solennelles… »


Pareil à ces galets polis par le temps, quelque chose dans ce compagnonnage, ce magnifique recueil, se dépose et accompagne notre chemin.


Richard Roos-Weil,

juillet 2022.


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